
🗡️ Une plongée dans une république renaissante
Le récit prend place dans la République de Ciudalia, cité-État fictive d'inspiration italienne, en pleine tourmente politique. Nous suivons Benvenuto Gesufal, espion, assassin, bretteur et homme de main du puissant Duc Leonide Ducatore. L’intrigue commence juste après une grande guerre remportée par Ciudalia — mais comme le titre l’annonce finement, « gagner la guerre » n’est que le début des ennuis. Les manigances, trahisons et jeux d’influence prennent le relais, dans un univers où la paix est parfois plus meurtrière que le conflit.
Ce qui frappe, dès les premières pages, c’est le style. Jaworski ne fait aucune concession : la langue est flamboyante, baroque, foisonnante. On sent immédiatement l’auteur amoureux des mots et de l’Histoire. Il faut parfois relire certaines phrases pour en savourer la richesse — mais jamais cela ne devient pesant. Au contraire, c’est un plaisir rare de se laisser porter par une telle écriture.
🔥 Benvenuto, ce scélérat qu’on adore suivre
Le narrateur, Benvenuto, est une réussite totale. Il est cynique, brutal, misogyne, cruel — et pourtant, on s’y attache. Peut-être parce qu’il est aussi lucide, drôle, et finalement… humain. Il nous guide à travers les bas-fonds comme les ors du pouvoir, avec un regard acéré et un talent certain pour se tirer des pires situations.
Le roman est dense, parfois complexe, mais toujours passionnant. Chaque chapitre offre son lot de retournements, de duels (mention spéciale à certaines scènes de combat d'une intensité folle) et de dialogues brillamment ciselés. Jaworski nous offre un roman complet : politique, social, philosophique même, mais sans jamais sacrifier le plaisir du récit.
💭 Ce que j’en retiens
J’ai adoré cette lecture, même si elle m’a demandé de la concentration. C’est un livre qu’on ne dévore pas, mais qu’on déguste, à la manière d’un bon vin : lentement, avec respect. Une œuvre exigeante, mais terriblement riche et gratifiante.
Si vous aimez la fantasy adulte, intelligente, nourrie par une érudition discrète mais omniprésente, Gagner la guerre est un passage obligé. Pour ma part, c’est un coup de cœur, et une porte ouverte vers l’univers encore plus vaste de Jaworski, que je vais continuer à explorer.